original article : http://www.stiletto.fr/souliers/3-questions-a-alain-tondowski
Il sculpte le cuir sur des amazones qui affrontent le monde urbain nuit et jour sans jamais s’essouffler. Alain Tondowski à l’occasion de sa nouvelle collection, livre en 3 questions ses obsessions perchées.
Quelles ont été vos inspirations et le point de départ de la collection?
J’imagine avant tout une attitude, une silhouette féminine mêlée à une envie esthétique de lignes et volumes afin de réaliser des stilettos portables mais stylisés. Des images me viennent par la suite. L’inspiration de cette collection est un hymne à la femme sans passer par les codes trop galvaudés de ces dernières années, elle est amazone, geÏsha, afrikaner, mais résolument citadine et contemporaine. Je me plonge souvent dans les décennies 50-90, cette fois-ci j’ai été particulièrement marqué par l’univers de Jacques Tati, j’avais envie de trouver des matières qui créent du relief et de l’imprimé à l’image d’un escarpin en cuir tissé trompe l’oeil.
Comment imaginez-vous la femme que vous chaussez?
La femme que j’imagine est une femme qui a conscience de sa féminité et de sa part masculine. Elle a du caractère comme les icônes qui me fascinent telles que Jerry Hall, Lauren Hutton ou encore Charlotte Rampling, toutes à leur apogée dans les années 70 pendant lesquelles elles se sont révélées, affirmées et ont emprunté dans le vestiaire des hommes leurs codes.
Votre obsession en termes de souliers?
Une attitude campée dans des souliers perchés et affirmés, qui imposent et révèlent une femme mais ne la transforme pas, ne la décore jamais, c’est une vision à la fois minimaliste et rigoureuse. Au final, le plus important est que la femme ne soit pas le support de ses souliers mais l’inverse.
Jean Privé